RESTAURATION D’UNE NORTON 16 H DE 1936

Bonjour à tous, je vais partager avec vous, si vous le voulez bien , la restauration de ma nouvelle acquisition, une NORTON 16 H de 1936.

Dans un premier temps, je tiens à remercier mon épouse qui a accepté ce nouvel achat .Il faut savoir que je viens de finir, il y avait que quelques semaines, la restauration complète d’une BSA 500 B33 de 1957.

Chapitre 1 : l’acquisition

C’est donc depuis prés de 2 mois que je recherchais une moto d’avant guerre.

Ayant déjà une avant guerre, une Peugeot P53 C de 100 cm3 de 1935 de mon grand père et d’autres motos des années 50 (BSA B33 de 57, BSA M33 side car de 53, Peugeot TA 57 de 56), je recherchais de nouveaux projets avec un modèle qui sorte des sentiers battus.

Rivé sur un site de vente très populaire tous les jours ou presque, je remarque une annonce sur la mise en vente dans le Pas de Calais d’une Norton 16 H, mais celle-ci est déjà vieile d’une journée.

A la vue de la photo jointe à l’annonce (moto dans un couloir d’une cave, recouverte d’une bâche avec des pièces de motos dessus), je me lance, mais sans aucune conviction, à appeler vu que ce type de moto est très recherché.

Comme je m’y attendais, je n’étais pas seul sur le coup, j’étais le 7 éme appel sérieux et très gentiment le vendeur me demande de lui envoyer un mail en rappelant mon positionnement au cas où.

Prenant ma plus belle plume (ou clavier), je lui fais part que j’aime les « anglaises » et que sa NORTON serait donc la bienvenue avec ses grandes sœurs les BSA.

Ayant laissé mes coordonnées téléphoniques, il m’appelle le lendemain soir où il annonce à ma fille (j’étais encore au boulot !) que mon positionnement était passé du 7 ème au 2éme rang des acheteurs potentiels et qu’il me donnerait des nouvelles le lendemain soir.

Mes chances de l’acquérir dépendaient apparemment des possibilités de transport de la moto du 1 er acheteur potentiel qui venait du bas de la France (1900 KM allé et retour).

Je ne vous dis pas la journée que j’ai passée dans l’attente de son appel….

19 h, 20 H pas de nouvelles, je commence à désespérer et sur les conseils de mon beau père (amateur et collectionneur de motos et de voitures anciennes) j’envoie un mail au vendeur pour lui faire part de mon attente et de mon intention de venir dès ce W E dans le beau pays des Ch’tis si nous faisions affaire.

Quelques minutes après mon envoi du mail, le téléphone sonne et j’ai le vendeur au bout du fil. Il s’appelle Patrick, et dès les premières minutes, le courant passe .On discute et me fait part qu’il n’a pas de nouvelles du 1^er acheteur et décide donc de me vendre la moto. Je n’en croyais pas mes oreilles, j’étais propriétaire d’une moto mythique, une Norton 16 H avec carte grise normale et à première vue complète.

Après plus d’une heure de conversation, Patrick, amateur de motos anciennes, l’avait achetée en 1975 et si j’ai bien compris à une personne qui l’avait dépouillée pour en faire un « BOBBER ou un CAFE RACER » un truc comme çà.

A Paris à cette époque, il l’a donc reconstituée avec des pièces d’origine à travers le marchant parisien qui à l’époque était la référence de l’Ouest de la France en pièces de Norton : xxxxxxxxxx. Le porte bagage, le cache chaine secondaire, la plaque d’immatriculation faisait partie des éléments manquants.

Je pense qu’il n’a pas roulé avec bien longtemps et l’a stockée en attendant chez ses parents dans le Pas de calais à Boulogne sur mer.

Bon revenons à l’acquisition, je me prépare donc à faire le voyage à Boulogne sur Mer ( 900 KM aller et retour ).Ma fille Pauline, mon neveu et mon cher papa se proposent de m’accompagner durant ce dimanche pluvieux en Normandie et apparemment ensoleillé dans le NORD.

Accueilli très gentiment à l’heure du RDV (merci le GPS), Patrick nous fait pénétrer dans la demeure de ses parents (très belle maison de ville à plusieurs niveaux),

Je me permets, un instant, pour vous décrire la maison :

C’est comme si le temps s’était arrêté aux années de la glorieuse La décoration très chargée au fur et a mesure des années avec les multitudes de bibelots sur les meubles anciens , les tableaux et les assiettes accrochés aux murs tapissés dont l’âge est indéfinissable .Une atmosphère lourde d’histoire et de souvenirs s’en dégageait.

Bon reprenons, précédé de Patrick, nous descendons un escalier étroit (moins d’ 1 mètre), très pentu style « meunier » entre deux murs pour atteindre cette fameuse cave ou se trouve la NORTON.

Elle n’a pas bougé, Patrick n’a pas eu le temps de la dégager et de la préparer pour son départ.

Bien au chaud, mise sur sa béquille arrière et calée sous le moteur pour ne pas abimer le pneu avant, elle est stockée près de la chaudière sous sa bâche au milieu d’une multitude de pièces de motos anciennes.

Je propose donc à Patrick de commencer à l’extraire de son nid douillet de plus de 30 ans.

Aidé de mon père, nous retirons délicatement les pièces recouvrant la NORTON, qui étrangement ressemblaient, cela dit en passant, à des pièces de NORTON 16 H. Ca y est elle est sur ses roues, dégagée du mur et du dessous de l’escalier que nous avions emprunté il y a quelques minutes.

Heureux et excité, nous nous regardons très perplexes en nous demandant comment nous allions la sortir de la maison.

Je réfléchis à ce que l’on peut démonter rapidement et simplement, afin de remonter le fameux escalier (je rappelle que la « bête » pèse prés de 190 Kg.)

Et là, je reprends espoir en voyant Patrick ouvrir une porte donnant sur un garage. Que deux marches à franchir et cette petite porte et c’est la liberté.

Après quelques efforts supplémentaires, (merci à mon neveu de 16 ans, fort comme un homme), la moto est dans le garage, remis sur sa béquille arrière, ma fille et mon neveu me ramènent mes outils et une pompe pour les pneus (on peut rêver…)

Première chose, je monte le guidon (retiré à l’époque, je pense pour son passage à travers cette porte) pour pouvoir actionner le décompresseur pour un essai de mouvement du piston.

Après le remontage, et le gonflage des pneus, et oui après plus de 30 ans de stockage, les chambres à air sont OK, je décompresse et je me mets à kicker doucement mais sûrement.

Mon cœur bat la chamade lorsque la course est totale mais je trouve une certaine résistance.

Ma fille, mon neveu et mon père sont autour de moi en ne faisant que des éloges sur la moto, sur son état et son style vieillot.( c’est la fourche qui fait ça….)

Au vu de mon visage, ils s’aperçoivent qu’il y a un problème.

Inquiet, je prends de la distance tout en kickant et je constate que la roue arrière tourne. Une vitesse est enclenchée, mais laquelle, plus d’indicateur sur la boite .Après un tâtonnement (je ne connais absolument pas ce type de boite) je trouve le point mort. Je relance le kick tout en décompressant et là pas de soucis de mouvement du piston. Je réitère mes kicks sans toucher le décompresseur et je trouve une compression honorable sachant que les segments doivent être gommés mais le principal c’est que le moteur ne soit pas bloqué.

Là mon sourire revient, et je continue en testant la boite (les 4 vitesses passent sans soucis), je fais l’inventaire de la moto, Patrick me confirme qu’il n’a pas le verre du phare mais il a les cales pieds d’origine et une dynamo en très mauvaise état (mais c’est mieux que rien ) dans un ses tiroirs .Après recherche dans son buffet transformé en comptoir de pièces de motos en tout genre , il me les retrouve et me les donne avec satisfaction.

Les papiers remplis, nous sommes donc sur le départ, Patrick nous souhaite bonne route et nous reprenons la route sous un soleil radieux vers Cherbourg.

La moto montée sur la remorque avant le départ, mon père en arrière plan.

Lors de la pose déjeuner sur le bord de l’autoroute, un contrôle de l’attelage s’impose après quelques KM et je m’aperçois que le réservoir est en phase de se faire la « malle » .Pour plus de précaution, je le retire (déjà une vis sur 4 de perdue) et je vérifie l’ensemble avant de repartir.

De retour à Cherbourg, je m’empresse de mettre à l’abri la NORTON (Risque de coup de soleil après plus de 30 ans de stockage à l’ombre……) et de lui présenter ses nouvelles copines ….

Je tiens à remercier, Patrick pour son accueil et sa bonne humeur durant le temps de la transaction, ma fille qui s’est déjà approprié la Norton, mon neveu Charly qui commence à être contaminé par le virus des anciennes et à mon père avec lequel je partage depuis peu cette passion.

Norton 16H

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