Je vous livre ici les photos et les textes de Thierry qui vient de finir de restaurer sa Guzzi

Sur l'indication d'un ami, je suis entré en relation avec un paerticulier qui se séparait (le coeur gros) de sa Moto Guzzi 850T3 CALIFORNIA car il ne roulait plus avec depuis 1981.

Depuis cette époque, elle était sous une bâche et avait subi les outrages du temps. La rouille avait fait son oeuvre (sans être perforante), les étriers étaient grippés, les échappements en dentelle et un rongeur avait fait son nid à l'emplacement de la batterie. Chose positive : le moteur n'était pas bloqué.

Démontage de la machine pour le sablage qui sera effectué par une société locale et mise en peinture par mes soins du cadre et des différents accastillages avec un mélange à base de résine époxy, les parties esthétiques (réservoir, carters latéraux et sacoches) seront traitées en dernier.

Apprêté puis repeint et, afin de faire de la place, le cadre est remonté avec sa fourche et ses différents accessoires.Bien entendu, les roulements de direction, joints spis et divers caoutchouc ont été remplacés. Heureusement, les garde-boues avant et arrière sont en inox.

Démontage pour contrôle du couple conique qui baignait dans un mélange d'eau et d'huile. Par précaution, j'ai changé les roulements et les joints.

Le moteur est mis sur l'établi pour préparer le démontage complet.

L'ouverture du moteur fait apparaître des coussinets de bielle fortement détériorés à cause d'un problème de lubrification généré par l'obturation du circuit d'huile à l'intérieur du villebrequin.Je profite donc du démontage pour faire une métrologie complète des différents organes mobiles, la quasi totalité des pièces sont dans les tolérances indiquées par le manuel d'atelier Guzzi (que je me suis procuré), seuls les guides et soupapes sont en dehors des cotes et risquent d'engendrer une consommation excessive de lubrifiant : ils sont remplacés au même titre que les coussinets. - tu es sans pitié !-

Protection du carter principal pour microbillage...

afin de lui redonner son aspect "sortie d'usine".

Pas de problème de remontage

J'ai monté un tendeur de chaîne de distribution agréé Guzzi afin d'éviter les démontages réguliers qui étaient nécessaires pour effectuer la tension manuellement.

Les choses n'étant pas toujours simples, j'ai dû fabriquer certains outils spécifiques, introuvables ou hors de prix pour une utilisation quasi unique? Ici, la fameuse clé à créneaux pour aller débusquer un écrou du même nom situé au fond d'un alésage !

Vu l'état d'encrassement des moyeux de roue, je me suis résigné à dérayonner pour microbiller et à rerayonner après avoir changé par précaution les roulements de roue.

Démontage du circuit de freinage à répartition "BREMBO" (disque avant gauche et disque avant droit indépendants l'un de l'autre et disque arrière couplé au disque avant gauche ! ). Les durites de frein d'origine étaient gonflées et extrêmement altérées : je les ai remplacées par des durites type aviation en tresse d'inox, les pistons des maîtres cylindre avant et arrière ainsi que les pistons de tous les étriers ont été remplacés car ils étaient tous grippés dans leurs alésages.

La semelle de selle était fortement corrodée, j'ai donc démonté l'ensemble afin de la sabler et la repeindre. La mousse et la housse ont été nettoyées et ont retrouvé un aspect presque neuf. J'ai remonté les éléments. Merci à Eric pour la colle.

Element après élément, la machine commence à ressembler à une moto. Je passerais sur la réfection du faisceau électrique -MERCI !!!- qui, malgré le schéma Guzzi et la fourniture de la tresse centrale, a été un véritable casse-tête - et encore ! t'as pas commencé la peinture du réservoir...- surtout pour adapter des contacteurs modernes que j'ai substitués aux anciens qui étaient peu fiables.

Enfin, et pour finir, la peinture du réservoir, des carters et des sacoches ont nécessité le montage d'une cabine de protection pour avoir la meilleure finition possible. Le travail a été contrarié au dernier moment par un moustique qui s'est invité sur le chantier et a plongé dans la peinture à l'endroit le plus visible ! - c'est à ce moment précis que j'aurais voulu être là, pour voir la tête horrifiée de notre pauvre Thierry ! Je sais, j'ai pas de coeur mais cela devait être désopilent !-

Tentant de se désengluer du piège dans lequel il était tombé, il a entrepris de faire la brasse dans cette coûteuse mixture sous mes yeux exorbités d'horreur. Avec la précision d'un acupuncteur chinois, j'ai réussi à extraire l'intrus à l'aide d'une pince à épiler. Heureusement, la peinture s'est étalée et il n'en reste pas trace car la sépulture du malheureux insecte serait devenue une obsession visuelle à l'image d'un point noir sur un nez, occultant la beauté d'une jeune fille - je ne sais pas ce que vous en pensez les filles, mais un point noir sur le nez d'un homme, c'est pas terrible non plus. Alors, n'oubliez pas le gommage une fois par semaine messieurs !-

Epilogue :

Mes remerciements

A Michel pour m'avoir aidé à replacer le moteur dans le cadre, ce qui n'a pas été chose facile car il a fallu fabriquer dans l'urgence un outil spécial pour l'ajuster

A Eric pour ses conseils avis&és en matière de réfection de selle

A Madame Lung, épouse du concessionnaire, qui avait vendu cette moto au précédent propriétaire en 1977 et qui a eu la gentillesse de me fournir les autocollants restants de son ancienne concession.

A ma femme, Sylvie, pour avoir supporté mes longs moments d'absence où je m'enfermais tel un savant fou, dans mon garage et mes retours à la maison les nerfs à vif après avoir mené une bataille victorieuse contre un diptère suicidaire. Merci aussi pour la pince à épiler certainement foutue après l'opération Mosquito

Thierry

Le changement est impressionnant. Chapeau bas !

Une Guzzi 850 T3 California

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